Analyse macroscopique des plâtres intérieurs

de  la  chapelle St Joseph de Lagrave (Toulouse,31)

Campagnes de travaux de 1840 et 1939

  par Julien Salette

 

Lors de récents travaux, un examen attentif des plâtres de la coupole de la Chapelle de Lagrave ont permis de distinguer 2 phases de travaux :

 

coupolechapelledelagrave

Corniches et moulurations hautes (vers 1840-1845)

Les moulurations hautes ont été tirées en plâtre en deux phases. Une première phase consiste à tirer l’âme de la mouluration avec un plâtre légèrement plus gris et d’une mouture plus grossière que la couche de finition plus blanche et plus fine. Les deux plâtres, malgré une différence de couleur, présentent la même texture et les mêmes inclusions de pyrites érodées, caractéristiques du plâtre de Tarascon.

 

Naissance de la Coupole (1939)

Enduit de plâtre constitué de deux couches : un dégrossi et une couche de finition.

Le dégrossi de couleur légèrement grise présente une texture caractéristique du plâtre de Tarascon (Ariège, 09). On observe à la loupe de grossissement x20 une texture claire parsemée de cristaux brillants comme la surface d’une neige poudreuse lors d’une journée d’hiver ensoleillée. L’origine tarasconnaise du plâtre est confortée par la présence d’inclusions de pyrites érodées et, pour les plus grosses granulométries, fracturées par la meule à plâtre.

La couche de finition présente à la loupe de grossissement x20 les mêmes caractéristiques que le dégrossi : texture blanche et brillante et inclusions de pyrites qui suggère la même  origine tarasconnaise. Ce plâtre de finition peut être mis en relation avec le vieux sac de plâtre « abandonné » sur la corniche haute (cf. article « Découverte d’un vieux sac de plâtre de 1939). Ce sac sans marque, à la communication simple, semble correspondre à la phase SGPT (Société Générale des Plâtrières de Tarascon), créée en 1877 et vendue aux Plâtrières de France en 1960.

afficheplatredetarascon

 

Sur le plan chromatique, le plâtre « 1939 » est plus blanc que le plâtre « 1840 ». Faut-il y voir  la recherche de la blancheur au XXème siècle   A noter que même le dégrossi « 1939 » est légèrement plus blanc que le plâtre de finition « 1840 ».

Conclusions :

Malgré une évolution supposée des méthodes de cuisson entre les années 1840-1845 et 1939, le Plâtre de Tarascon garde ses caractéristiques macroscopiques. D’une part une texture blanche et brillante caractéristique et d’autre part la présence d’inclusions de pyrites érodées, qui apparaît comme un élément « trace » en analyse des mortiers.

L’utilisation du Plâtre de Tarascon lors de deux campagnes de travaux à la Chapelle Saint-Joseph de La Grave met en évidence l’importance et la qualité de la production de plâtre dans le tarasconnais. Importance confortée par le nombre important des anciennes infrastructures plâtrières dans le tarasconnais (fours et moulins à plâtre) ainsi que par l’importance des sources écrites y concernant l’économie du plâtre.

 

Pour plus d’informations : julien.salette@vieujot.com – contact@vieujot.com